Dualité, trinité – vers un état d’unité ?


Dans la suite des Trois grandes lois de l’univers, voici encore un petit mémo des « règles de trois ». On retrouve souvent, dans les philosophies de tous bords, des idées qui vont par trois, et aussi l’idée d’un troisième terme qui permettrait de réaliser l’unité au travers de – et par-delà – l’expérience de la dualité.

La loi de 3 de Gurdjieff

Face à une difficulté, on  le choix entre trois attitudes, décrites en faisant référence à l’immersion dans une rivière aux courants contraires :

  1. Se laisser emporter par le courant (c’est-à-dire réagir avec des comportements automatiques, conditionnés par notre histoire de vie : découragement, colère, culpabilité, « tout va bien », etc.).
  2. Lutter contre le courant (se battre contre l’expérience, la refuser, résister…).
  3. Négocier et jouer avec les courants (solution préconisée par l’auteur, basée sur un travail d’observation de soi qui permet de voir la tendance automatique et ne pas y plonger aveuglément, accepter le fait d’être parfois le jouet de ses tendances égotiques, etc.).

Les 3 principes d’Anthony de Mello pour développer la conscience de soi

Dans son livre Quand la Conscience s’éveille, l’auteur préconise une méthode en trois points à appliquer pour développer la capacité d’appréhender les expériences avec la juste distance. Ce conseil est donné pour les situations désagréables comme pour les plus satisfaisantes. D’après l’auteur, selon la loi de la dualité, toute chose porte en elle son exact opposé ; ainsi, après avoir connu la liesse de s’être immergé dans une émotion agréable jusqu’à l’ivresse, il est probable que l’on ait à vivre aussi le pendant de cette émotion, qui risque d’être d’autant plus désagréable que la première expérience aura été délicieuse – c’est en quelque sorte la « gueule de bois » des émotions. Il n’y a là aucune considération morale, simplement un constat lié à l’observation des lois qui régissent le monde.

Le raisonnement préconisé par Anthony de Mello, à répéter « mille fois s’il le faut », consiste à :

  1. Identifier les sentiments négatifs.
  2. Comprendre que ces sentiments sont en soi et non dans le monde, dans la réalité extérieure.
  3. Ne pas voir ces sentiments négatifs comme une part essentielle de « je », car ces sentiments naissent et disparaissent (tout ce qui change n’est pas « Je » ou le Soi ou l’Esprit, qu’importe le nom qu’on lui donne ; « je » ne suis ni mon corps, ni mon mental, ni mes émotions, etc.).
  4. (en bonus) Comprendre que, lorsque l’on changera soi-même, tout changera autour de soi.

Dans l’enseignement de Saï Maa

Que faire des émotions négatives ?

  1. Reconnaître l’émotion (c’est-à-dire voir et nommer ce que l’on ressent : colère, tristesse, ressentiment, culpabilité, doute, jalousie, tristesse, etc.).
  2. L’accepter (prendre acte de ce qui est là, ne pas le rejeter, ne pas résister).
  3. L’accueillir (l’accepter assez intimement pour qu’il puisse se dissoudre).

Il est écrit dans l’hexagramme 45 du Yi King, « Le Rassemblement » (dans la traduction de Thomas Cleary), que « la seule valeur de la connaissance réside dans son application ». Mettre en application ces principes est un travail de longue haleine, qui nécessite une vigilance de chaque instant. Il s’agit aussi de ne pas se crisper sur le « vouloir changer », ce qui n’est pas non plus facile. Pour qui est en travail,  il n’y a nulle part où reposer sa tête.

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