« Au pied de ce mur
Devant cette autre porte
Cette autre langue cet autre temps
Parce qu’il faut bien continuer à forcer les serrures
À chercher si n’importe quel objet même le plus vulgaire même le pire déchet n’est pas la clef d’une issue
Parce qu’il faut préparer des pistes pour nos successeurs
Avec des réserves de nourriture et des coins de repos
Parce qu’ils sauront ceux-là qu’ils comprendront et sentiront
Parce qu’ils pourront et voudront ceux-là
Parce qu’ils oseront ce que nous sommes incapables de rêver
Parce qu’ils seront enfin heureux ceux-là
Qu’ils seront délivrés de ce malheur si contagieux
Que celui d’un seul nous infecte tous »
Michel BUTOR, In memoriam Michel Vachey
Si nous sommes tous les cellules d’un seul corps, alors, oui, peut-être aussi que la plus grande santé (véritable, totale) d’un seul nous concerne tous ; mais quel est le prix à payer pour cela, et dans quelle mesure la santé véritable est-elle encore possible, dans un monde gouverné par l’ego et la peur, et dont la nature originelle se meurt ? L’ego et la peur, aspects néfastes de l’eau-qui-sépare – il faudra un sacré miracle pour sauver l’eau de Fukushima, « ce malheur si contagieux [qu’il] nous infecte tous ». Je suis désolée.